Mars 1976 - Lettres aux Amis et Bienfaiteurs N° 10

Au milieu des contradictions et des épreuves, notre œuvre continue, dans la paix et la confiance en Dieu, appuyée sur la foi inébranlable de toujours.

Chers Amis et Bienfaiteurs,

Au milieu des contradictions et des épreuves, notre œuvre continue, dans la paix et la confiance en Dieu, appuyée sur la foi inébranlable de toujours.

Ecône aura, le 3 avril, 13 diacres de plus et de nombreux séminaristes recevront le même jour les ordres mineurs. Avec les 12 séminaristes au service militaire, Ecône compte 110 séminaristes. Nous avons déjà une quarantaine de demandes pour octobre prochain.

Tant à Weissbad qu’à Armada aux USA, les demandes viennent, de telle sorte que ces maisons seront vite occupées.

Nos Sœurs qui sont à Albano comptent 4 novices et 5 postulantes. Ces dernières prendront l’habit le jour de Pâques et si l’on compte les 4 Américaines qui vont les rejoindre bientôt, plus la dizaine qui s’annonce pour octobre, la maison de formation groupera déjà environ 23 aspirantes à la vie religieuse.

Elles regagneront la France en octobre puisque la maison d’Albano, destinée primitivement aux jeunes prêtres, sera occupée par la promotion de cette année.

Nos Frères ont deux novices et sept postulants. Ils seront les bienvenus dans nos diverses maisons, qui augmentent : 4 aux USA : Armada, New York, San José et Houston ; 2 en Angleterre : Highclere et Sanderstead ; 1 à Bruxelles, 5 en France, 1 en Allemagne à Munich, 3 en Suisse, 1 en Italie à Albano.

C’est bien grâce à vos prières et à votre générosité que nous pourrons dans un an avoir, s’il plaît à Dieu, 26 prêtres à votre disposition : 13 travaillant déjà dans les œuvres de formation et le ministère.

Comment se fait-il qu’une œuvre qui ressemble à toutes celles qui existaient du même genre avant le concile Vatican II soit durement et impitoyablement poursuivie par les autorités romaines, injustement et illégalement supprimée, accusée de rompre la communion avec Rome, etc. ?

Le motif en est précisément que nous continuons à croire et à agir comme l’Eglise a toujours cru et agi. C’est donc que la Rome moderne a changé. Or nous pouvions prévoir où mèneraient ces nouveautés, déjà maintes fois condamnées par le magistère de l’Eglise.

Le bilan de dix années post-conciliaires est partout catastrophique. Des hommes d’Eglise, suivant en cela de nombreux mauvais exemples, ont cru pouvoir remplacer ce que Notre Seigneur Jésus-Christ avait institué par des institutions plus adaptées au monde moderne, oubliant que Jésus-Christ est Dieu « heri, hodie et in saecula », et que son œuvre est adaptée à tous les temps et à tous les hommes.

Saint Pie X les a condamnés dans sa magistrale encyclique « Pascendi ». Ces novateurs pervertissent la foi, réduisent les moyens surnaturels au niveau de l’homme et détruisent la constitution hiérarchique de l’Eglise.

Depuis longtemps déjà les papes nous ont prévenus. Pie IX faisait publier les Actes de la Haute Vente des Carbonari qui disaient : « Dans un siècle… les évêques et les clercs penseront marcher derrière la bannière des clefs de saint Pierre alors qu’ils suivront notre étendard » (Cf. Infiltrations maçonniques dans l’Eglise – Barbier), et Fogazzaro, au début de ce siècle, fondateur de la Loge moderniste de Milan, disait : « La réforme devra se faire au nom de l’obéissance » (Cf. L’Eglise occupée – Ploncard d’Assac).

Or, lorsqu’on apprend à Rome que celui qui a été l’âme de la réforme liturgique est un franc-maçon, on peut penser qu’il n’est pas le seul. Le voile qui couvre la plus grande mystification dont les clercs et les fidèles ont été l’objet commence sans doute à se déchirer.

C’est donc le moment de demeurer plus fidèles que jamais à la Tradition, à l’Eglise de toujours, et de prier Dieu, la Très Sainte Vierge Marie et saint Michel Archange, de délivrer l’Eglise de l’occupation scandaleuse dont elle est victime.

« Haec est Victoria, quae vincit mundum, fides nostra. »

Nous remporterons la victoire sur le monde par notre foi (1 S. Jean, V, 4).

Que Dieu vous bénisse par l’intercession de sa Sainte Mère. Saintes Fêtes de Pâques.

Ecône, le 27 mars 1976

+ Marcel LEFEBVRE